L'idée d'une planête de mathématicien qui, par leur calcul sans aide électronique,font tenir l'univers dans son ensemble est très belle. Logopolis est la cité des mots. C'est comme une forme de confirmation par la série que seul le dialogue est la source de paix.

Ah oui et Teegan est toujours extra, même si elle s'accomode assez vite de la situation.

Logopolis poursuit de plus belle. Tom Baker est méga en forme pour sa dernière histoire, Adric toujours assez marrant à mon sens (quand il jette son vélo sur le policier) et sa dynamique avec le Docteur marche vachement bien. Tegan rencontre l’équipe, la traque du Maître dont le TARDIS se déguise en tout et rien est très amusante. C’est bourré d’idées : cette figure en blanc méga intrigante qui semble connaître le futur et guide le Docteur de loin, cette notion générale d’entropie, la planète Logopolis originale et convaincante avec ces mathématiciens de l’extrême, le concept d'une réplique de phare pour capter des signaux aliens, le cliffhanger où le TARDIS se rapetisse… Pas mal d'idées super cools !

Autant parfois cette saison 18 est trop dans le techno-blabla (je n’en pouvais plus quand Adric n’arrêtait pas de mentionner une “analyse de Fourier” pour tout comprendre dans les épisodes précédents), autant Logopolis est beaucoup plus mesuré et ça fonctionne. C'est toujours présent, mais notamment à travers le concept des mathématiciens qui font des calculs pour l'univers et pour manipuler la matière, c'est utilisé à des fins intelligentes. On sent que le showrunner Bidmead se fait plaisir et est calé sur la question.

C’est rythmé, c’est fun (le Doc qui veut plonger le TARDIS dans la tamise mais qui tombe dans une péniche, très bon gag), et on sent quand même la gravité de la situation. C’est vraiment bien et on sent que c’est la fin qui approche :

DOCTOR: I hate farewells.

Le retour de Nyssa n’est pas surprenant pour moi qui connaît déjà la liste des compagnons, mais la façon dont ils ramènent Traken dans l’équation, en donnant donc toujours plus de continuité à la saison, c’est pas mal du tout. A noter d'ailleurs que l'épisode t'explique ce que TOUT l'épisode précédent était censé déjà t'expliquer : comment le Maître obtient son nouveau corps et pourquoi il avait besoin de Traken (et des pouvoirs de son "Keeper"). Mieux vaut tard que jamais, et à l'époque il était plus facile pour un showrunner (souvent débordé) de réparer les erreurs des autres scripts de la saison, que de les corriger au préalable.

DOCTOR: Never guess. Unless you have to. There's enough uncertainty in the universe as it is.

Et puis il y a Tegan, mon nouveau modèle de vie :

TEGAN: Hi, I'm Tegan. Did they hijack you, too?

Elle est un poil en retrait au début, puisqu'elle erre dans les couloirs du TARDIS dans des scènes un poil molassonnes, mais dès la superbe rencontre avec le Docteur, elle est topissime. Une compagne qui donne envie à elle-seule de voir l'ère suivante, malgré le départ annoncé de Tom Baker.

En tablant sur "un max de compagnons" (trois ici) pour familiariser le changement de visage de Four, Jon-Nathan Turner a vraiment pris une bonne décision à mon sens, puisque cela a donné Tegan et que du coup, ça fonctionne sur moi. Four semble préparer à ce qui va venir durant tout l'épisode, et nous également.

Enfin, il est rare de le souligner, mais la musique est excellente tout au long du sérial, pour du classic c'est méga envoûtant, mélodique et approprié. Très bien géré.

Un vrai bon épisode.